Exposition 2022/2023

Le Musée de la pente a proposé durant les étés 2022 et 2023 une exposition de photographies, dans le magnifique cadre de la ferme à Isidore. L’artiste photographe Stéphane Lavoué est invité en résidence à Combloux deux semaines pour aller à la rencontre des femmes, des hommes et des lieux du pays du Mont-Blanc.

L’originalité de cette exposition est de croiser les regards avec un territoire maritime, celui de la Bretagne dans le cadre du jumelage de la commune de Combloux avec la ville de Concarneau.

Stéphane Lavoué

Vivre par monts et par mers…

Stéphane a découvert, enfant, la montagne dans la vallée des Villards en Maurienne auprès de sa tante. Ces vacances passées dans les alpages construisent son imaginaire, celui d’une montagne refuge, rêvée, idéalisée. Les évènements de la vie empêchent Stéphane, âgé de 16 ans, de poursuivre ce voyage. En quête d’un « nouveau paradis », c’est avec sa compagne qu’il se connecte à un autre « Eldorado », la mer, en posant ses valises à Penmarch à la pointe du Finistère. Stéphane construit alors des histoires sur la Bretagne d’aujourd’hui avec un regard original sur le territoire, les hommes et leurs pratiques. Les Portraits et paysages de la série « A terre » présentés dans la première partie de l’exposition montrent le travail de ces femmes et de ces hommes à la criée du Guilvinec, et aussi des paysages maritimes qui expriment une nature dure et sans concession. Le visiteur ressent alors puissamment la présence des éléments : la pluie, le vent, la neige iodée et la nuit.

La résidence de Stéphane à Combloux, proposée par l’association du Musée de la pente, poursuit ce magnifique travail. De l’espace fermé et préservé de la haute vallée de la Maurienne qu’il afantasmée durant son enfance, Stéphane doit composer avec l’espace plus ouvert du pays du Mont-Blanc. L’important aménagement touristique et l’habitat dense des monts et l’urbanisation de la vallée perturbent le photographe. Il est confronté à la même problématique que celle du front de mer breton : le risque de la perte d’identité de certains de ces territoires. Il doit intégrer cela dans son projet, capter les virages de la modernité montagnarde.

Equipé de son nouvel appareil photographique (un dos Hasselblad moyen format), Stéphane construit une nouvelle histoire avec les habitants du pays du Mont-Blanc en intégrant le récit maritime présenté en première partie de l’exposition. Accompagné de comblorans qui ouvrent au photographe les portes des habitats des travailleurs et jeunes sportifs de la vallée, il s’immerge dans un territoire inconnu.

Commence alors dans chaque foyer ce dialogue en clair obscur. Il s’agit de mener de front un échange avec les femmes et les hommes de la montagne, l’observation du lieu, le repérage des objets dans la pièce qui seront utiles à la composition de la photographie. Stéphane cherche comme un sculpteur la lumière naturelle ; « avoir plusieurs cerveaux » … Dans les portraits par « monts et par mers » présentés, pas de marqueur du temps ; le photographe insiste sur cette perte de repères temporels.

Il s’agit d’une rencontre, d’un apprentissage des codes sociaux, d’une confiance qui s’installe, d’une réciprocité, avoir toujours un coup d’avance. C’est un face à face et une complicité installée qui permet enfin de trouver « l’instant » pour capter l’image. Stéphane est alors pleinement dans son élément, concentré sur le regard, le cadre, la lumière, il sublime son personnage.

Je vous invite à poursuivre cette magnifique histoire d’hommes et de femmes, travailleurs de la montagne, intégrés dans des paysages à la nature forte et impressionnante, comme celle de la pointe du Finistère.

Exposition 2022/2023

Stéphane Lavoué

Bretagne

Pays du Mont-Blanc

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Pays du Mont-Blanc

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Pays du Mont-Blanc

Musée de la Pente